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l'atelier des filles
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14 septembre 2007

atelier écriture 1 -Ines

Ses yeux étaient d’un bleu profond.

Elle s’y noyait avec volupté.

C’est sa bouche immense qu’elle avait d’abord remarqué. Elle s’étirait d’un large sourire qui faisait plisser ses petits yeux bleus.

Il n’y avait personne dans sa vie. Dans celle de Mathilde, il y avait un mari et deux enfants.

Un mari qu’elle aimait, bien que la passion se soit éteinte avec les années et des enfants qu’elle chérissait.

Mais tout cela s’effaçait devant le sourire d’Arnaud et les étincelles de ses yeux.

Mathilde n’était pas faite pour une vie cachée.

Mathilde ne savait pas mentir.

Pour rien au monde elle n’aurait voulu faire souffrir son mari. Elle n’aurait pas même pu imaginer une vie sans lui, elle n’aurait pas imaginé autre chose que cette vie heureuse et douillette qu’ils s’étaient inventée.

Mais Arnaud avait tout changé.

Elle avait follement désiré son corps, s’était abandonnée à sa chaleur, avant d’être glacée par la conscience du tort qu’ils avaient causé.

Son mari avait pleuré.

Elle ne s’en était sentie que plus coupable.

Puis il avait pris ses valises.

Ses valises à elle.

Il avait plié ses vêtements un à un, méthodiquement.

Les avait rangés dans les valises.

Il avait ajouté ses effets de toilette, son parfum, son maquillage, ses bijoux fantaisie qu’elle affectionnait tant et qui envahissaient la salle de bain.

Mathilde l’avait regardé faire sans rien dire, hébétée.

Enfin, il avait déposé les valises sur le palier.

Il l’a ensuite guidée délicatement vers la porte, lui a fait franchir le seuil, puis a refermé la porte derrière elle.

Mathilde est restée là pendant un temps infini les bras ballants, le regard vide.

Jusqu’à ce que le bleu profond des yeux d’Arnaud passer comme un songe devant les siens.

Le cœur de Mathilde s’est mis à battre à nouveau.

Elle était libre, enfin, libre de se laisser aller à sa passion.

Elle sentit une chaleur humide dans le bas de son ventre. Son désir la submergeait.

Elle allait le retrouver.

Dans le taxi qui la conduisait chez Arnaud, Mathilde ne pouvait s’empêcher de se caresser en pensant à lui, à son torse glabre et musclé, à ses cuisses puissantes et son sexe tendu.

Le taxi s’est arrêté 4 rue du Temple.

Mathilde a grimpé les quatre étages à pied. Elle avait besoin de se ressaisir.

L’idée de faire travailler ses fessiers lui traversa l’esprit et la fit sourire. Etre belle, belle pour lui.

Elle sonne à la porte de son amant. Son cœur bât la chamade.

Arnaud lui ouvre. Il est à croquer son petit air boudeur et son caleçon qui lui moule les fesses.

Une voix derrière lui demande « qui s’est ? ».

Le cœur de Mathilde s’arrête, son sang explose dans ses tempes.

Elle voit la belle blonde dans l’entrebâillement de la porte.

Elle voit ce couple si bien assorti.

Son amant et cette blonde, avec ses seins fermes et rebondis, sa taille fine et sa toison qui se détache sur sa peau dorée.

Mathilde a redescendu l’escalier lentement, comme dans un rêve.

Elle a pris un taxi. Gare du nord. Le TER. Les falaises au dessus de la manche.

Le ciel orageux se reflétait sur l’eau d’un bleu presque irréel.

C’est dans ce bleu profond qu’elle s’est noyée.

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