Atelier 15 - Audrey

11h20, le mardi 20 mars (je tairai l'année), une jeune femme écrase son mégot sur le bitume avant de franchir la porte du commissariat. Elle a rendez-vous avec un agent assermenté au sujet de son permis de conduire. Sur la convocation, reçue quelques temps auparavant, il y avait écrit en carractères gras (vraiment trop voyants pour elle) RETRAIT DE PERMIS D'UN MOIS.

La madame de l'accueil la prie de patienter quelques instants. Tout à coup, une petite dame boulotte fait irruption d'un couloir, l'apelle et lui demande de la suivre.
- la dame boulotte : "Bonjour, veuillez me présenter votre permis de conduire"
- la jeune femme tremblottante fouille dans son sac pour en extrare le papier rose.
La dame boulotte songe: eh ben! elle en mène pas large celle là, elle va se bouger, j'ai ma pause dans 10 minutes.
- jf : "Tenez le voici"
- dame boulotte : "Merci, vous viendrez le rechercher dans un mois et un jour"
- jf (assaillie d'un sentiment d'injustice) : "Vous savez... c'est cher payé je trouve pour 3 mètres de sens interdit, 220 euros d'ammende et un mois de suspension de permis! "
Elle bout devant la mine dépourvue de toute expression d'empathie de la grosse.

La dame boulotte songe : Elle va pas essayer de m'amadouer cette cruche, elle avait qu'à ouvrir ses mirettes, et puis moi je suis pas responsable.. moi je fais mon travail...et BIEN.
- dame boulotte : "Oui Mademoiselle, mais je n'y suis pour rien. Effectivement cela semble cher payé, mais un mois c'est vite passé" (petit sourire compatissant)
La jeune femme s'attarde en explicatyion. La dame boulotte l'interromp, son ventre gargouille (il est 11h45 passé!!!).
- dame boulotte : "bon, si vous ne me remettez pas votre permis c'est une faute, j'en réferrerai à la préfecture... de toute façon on immobilise votre véhicule ici, vous n'aurez le droit de conduire que dans UN MOIS."
- jf : "et un jour. De toute façon je suis venue à pied" ( je vais la tuer la grosse, elle va vraiment me voler mon permis)

Long silense.
Les deux femmes se regardent dans les yeux. La jeune femme est envahie par un sentiment de dépossession majeure. Elle laisse la clef de sa liberté sur la table, se lève.
La dame boulotte nouée par la faim commence à envisager la possibilité de prendre sa pause. Elle salue la jeune femme.
- dame boulotte : "Au revoir, ... bon courage!"
- jf : "Au rtevoir, à dans un mois ... et un jour!!"